4

 

Le Divin est infini et innombrable, et par conséquent les façons de l'approcher sont aussi infinies et innombrables, et suivant la façon dont chacun s'approche du Divin, est ce qu'il reçoit et connaît du Divin. Le bhakta rencontre un Divin plein de tendresse et de douceur, l'homme sage trouvera un Divin plein de sagesse et de connaissance. Celui qui a peur rencontre un Divin sévère, et celui qui a confiance trouvera le Divin ami et protecteur... et ainsi de suite dans l'infinie variété des possibilités.

 

 

Ne crains rien : le Divin répond toujours à toute aspiration sincère et ne refuse jamais ce qui lui est offert de bon cœur ; ainsi tu peux vivre dans la paix de la certitude que tu es accepté par le Divin.

 

 

Mère adorée, comment surmonter cette léthargie qui me domine ? Je ne vis pas. Mère, j'existe seulement, de quelque manière. Il faut. Mère, que je trouve quelque chose qui puisse me divertir.

 

Ce n'est certes pas avec un tel état d'esprit que tu peux espérer obtenir la Présence Divine. Loin de chercher à remplir ton cœur de frivolités afin de le "divertir", il faut avec une grande obstination le vider de tout, absolument tout, les grandes et les petites choses, afin que la puissance de ce grand vide attire la Merveilleuse Présence. Il faut savoir payer cette Grâce suprême le prix qu'elle vaut !

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Il n'est demandé à chacun que ce qu'il a, ce qu'il est, rien de plus, mais rien de moins aussi.

 

 

Tu as raison de vouloir faire le vide en loi ; car tu découvriras bientôt qu'au fond de ce vide se trouve le Divin.

 

 

Si je trouve quelque support dans les livres, comment puis-je dire que rien ne me soutient, et que je me plonge dans la vie divine à travers un vide absolu ?

 

"Le vide absolu" est plutôt une image qu'une réalité. Il vaut mieux garder dans son cœur une haute aspiration plutôt qu'une obscure somnolence.

 

 

Lorsque j'essaye de regarder au-dedans de moi, j'y trouve un être qui est détaché de tout, une grande indifférence y règne.

 

L'indifférence est une étape du développement qui doit mener à l'égalité d'âme parfaite.

 

 

Mère, ma vie est sèche, elle l'était toujours; la sécheresse de ma vie augmente de plus en plus.

 

Cela ne dépend d'aucune circonstance extérieure, mais de ton état intérieur. C'est parce que tu vis dans une région trop superficielle de ton mental. Il faut tâcher de trouver quelque profondeur dans ta conscience et y demeurer.

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Ce n'est certainement pas en devenant morose et mélancolique que l'on approche du Divin. Il faut toujours garder dans son cœur une foi et une confiance inébranlables, et dans sa tête la certitude de la victoire. Chasse ces ombres qui interviennent entre toi et moi et qui me cachent à ta vue. C'est dans la pure clarté de la certitude que tu peux devenir conscient de ma présence.

 

 

Plus tu es triste et plus tu te lamentes, plus tu t'éloignes de moi- Le Divin n'est pas triste et pour réaliser le Divin il faut rejeter loin de soi toute tristesse et toute sentimentale faiblesse.

 

 

Douce Mère, je suis heureux parce que je T'aime, et parce que je souffre un peu en T'aimant.

 

Je ne vois pas la nécessité de ta souffrance. L'amour psychique est toujours paisible et joyeux ; c'est le vital qui dramatise et se rend malheureux sans raison. J'espère, en effet, que tu deviendras bientôt conscient de ma présence toujours près de toi et qu'elle te donnera la paix et la joie,

 

 

Ma Mère la plus aimée, l'idée de la séparation s'ouvre entre Toi et moi comme un abîme effrayant.Je ne suis pas satisfait; d'où me vient cette insatisfaction ?

 

C'est toujours l'être vital qui proteste et se plaint. L'être psychique travaille avec persévérance et ardeur à ce que l'union soit un fait accompli, mais il ne se plaint jamais, et sait attendre que l'heure des réalisations soit venue.  

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C'est le vital qui demande et demande et n'est jamais satisfait... Le psychique, les vrais sentiments profonds sont toujours satisfaits et ne demandent jamais rien. Le psychique sent ma présence constante, se rend compte de mon amour et de ma sollicitude, et est toujours paisible, heureux et satisfait.

Avec mes bénédictions.

 

 

Il y a une joie dans la recherche, une joie dans l'attente, une joie dans l'aspiration, au moins aussi grande que dans la possession.

 

 

En effet, rien ne rend plus heureux qu'un amour pur et désintéressé.

 

 

Le vrai amour divin est au-dessus de toute querelle. C'est l'expérience de l'union parfaite dans une joie et une paix invariables.

 

 

Râdhâ est le symbole de la consécration pleine d'amour au Divin (loving consecration to the Divine).  

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Garde toujours ton équilibre et une calme sérénité, c'est seulement ainsi que l'on peut atteindre à l'Union véritable.

 

 

C'est dans ton âme que se trouve le calme et c'est par contagion qu'il envahit ton être. Il n'est pas stable parce que le règne de ton âme n'est pas encore définitivement établi sur tout l'être.

 

 

Je ne vois rien de mal à ne pas être sentimental, rien n'est plus éloigné de l'amour vrai, l'amour divin, que la senti- mentalité.

 

 

Tout sera fait. Mère, mais pourquoi est-ce que mon cœur devient de plus en plus sec et dur ?

 

Es-tu bien sûr qu'il soit si sec et dur ? N'appelles-tu pas sec et dur une absence de sentimentalité, c'est-à-dire d'émotivité faible et superficielle ?

Le véritable amour est une chose très profonde et très calme dans son intensité ; il peut très bien ne pas se manifester par des effusions extérieures.

 

 

Aimer n'est pas posséder, mais se donner.

 

 

Je n'éprouve pas d'amour violent et incontrôlable pour un autre; personne ne m'attire.  

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Et c'est à cause de cela que je T'ai avertie que je perdais tous les sentiments humains.

 

Ceci ne peut guère être appelé une perte ; Je le considère comme un gain inestimable.

 

 

Un amour qui est suffisamment fort, peut rendre une personne esclave de son amant.

 

Tu parles là d'un amour vital, mais certainement pas d'un amour psychique, et encore moins de l'Amour Divin.

 

 

La personne que j'aime est à moi.

 

Voilà un bien vilain amour, bien égoïste.

 

L'Ashram n'est pas un endroit pour être amoureux de qui que ce soit. Si tu veux tomber dans une pareille bêtise, tu peux le faire ailleurs, pas ici.

 

 

Ce n'est pas une personne ou une autre qui t'attire... c'est l'éternel féminin dans la nature inférieure qui attire l'éternel masculin dans la nature inférieure et crée une illusion dans l'esprit, c'est le grand jeu, obscur et semi-conscient des forces de la nature non illuminée ; et dès qu'on réussit à s'échapper de son tourbillon aveugle et violent, on s'aperçoit bien vite que tous Ses désirs et toutes les attractions s'évaporent ; seule reste l'ardente aspiration vers le Divin.

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Ma Mère chérie, toute la journée je n'ai pensé à rien qu'à cette rose rouge qui signifie: "La passion humaine changée en Amour pour le Divin. " Je veux savoir précisément ce que sont les passions humaines.

 

On appelle "passion" tous les désirs violents qui prennent possession d'un être et unissent par gouverner sa vie — l'ivrogne a la passion de la boisson, le débauche la passion des femmes, te Joueur la passion du jeu, etc. Si un être humain éprouve un amour violent et incontrôlable pour un autre, cela s'appelle une passion, et c'est de celle-là qu'il est question ici ; c'est l'amour passionné que les êtres humains éprouvent l'un pour l'autre qui doit être changé en amour pour le Divin.

 

 

Les sensations appartiennent au domaine vital et a ce qui s'exprime de lui à travers les nerfs du corps. Ce sont les sentiments et les emotions qui sont le propre du cœur. Il est toujours préférable de ne pas vivre dans les sensations et de les considérer comme quelque chose d'extérieur à nous- mêmes, comme les vêtements que nous portons.

 

5

 

Être courageux et ne plus tant penser à toi. C'est parce que tu fais de ton petit ego le centre de ta préoccupation que tu es triste et insatisfait. S'oublier est te grand remède à tous les maux.

 

 

Certainement, on a toujours avantage à ne pas trop s'occuper de soi.  

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Une excessive dépréciation ne vaut pas mieux qu'une excessive louange. La vraie humilité consiste à ne pas se juger et à laisser le Divin décider de notre vraie valeur.

 

 

Peut-être ma vanité était-elle meilleure que cette humilité qui me jette par terre.

 

Il faut éviter l'une aussi soigneusement que l'autre.

 

 

Ma Mère la plus aimée, une introspection me révèle beaucoup de choses. Il y a une jalousie en moi qui m'aveugle; une autre partie en moi est très vaniteuse, elle me donne l'idée que j'ai déjà atteint mon but.

 

Tu viens de faire une description très exacte, mais elle ne devient utile que du moment où tu prends la résolution qu'il n'en soit plus ainsi et que tu lutteras pour vaincre tes deux grands ennemis: la jalousie et la vanité. Plus on avance sur la route, plus on devient modeste, plus on s'aperçoit que l'on n'a rien fait en comparaison de ce qui reste à faire.

 

 

C'est lorsqu'on se sent comme un aveugle qu'on commence à être prêt pour l'illumination.

 

 

Je me répétais auparavant : "Je suis un des plus grands sâdhaks. " Maintenant je me dis ' "Je ne suis personne."  

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Le mieux est de ne se penser ni grand ni petit, ni très important ni insignifiant; car nous ne sommes rien en nous-mêmes. Il nous faut vouloir être seulement ce que la Volonté divine veut de nous.

 

 

Toutes mes bonnes intentions, depuis mon enfance, ne valent rien. Ma nature est juste comme elle était quand j'étais enfant. Je n'espère guère qu'elle soit transformée; et après tout, cela vaut-il la peine d'essayer de la transformer ? Il vaut mieux ignorer que cette nature personnelle est la mienne; ne pas m'identifier à elle, est le meilleur remède que je puisse trouve contre la nature inférieure et inconsciente.

 

Rien de tout cela n'est l'attitude véritable. Tant que tu oscilleras entre : vouloir te transformer et ne pas vouloir te transformer — faire un effort pour progresser et devenir indifférent par fatigue de tout effort —, la vraie attitude ne sera pas là. Toutes tes observations devraient te mener à une constatation, que soi-même on n'est rien et on ne peut rien. Seule le Divin est la vie de notre vie, la conscience de notre conscience, le Pouvoir et la Capacité en nous. C'est à Lui que nous devons nous confier, nous donner sans réserves, et c'est Lui qui fera de nous ce qu'il voudra dans Sa sagesse infinie.

 

6

 

Ma douce Mère aimée, je lis dans les "Entretiens avec la Mère" — "Seule la concentration vous mènera vers ce but". Doit-on augmenter le temps de méditation ?  

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Concentration ne veut pas dire méditation ; au contraire, la concentration est un état que l'on doit réaliser d'une façon continue, quelle que soit l'activité extérieure. Par concentration Je veux dire que toutes les énergies, toute la volonté, toutes les aspirations ne soient tournées que vers le Divin et sa Réalisation intégrale dans notre conscience.

 

 

Garder constamment une attitude concentrée et recueillie est plus important que d'avoir des heures fixes de méditation.

 

 

Il aurait mieux valu que je m'assoie sur ma chaise et que je pense comment le clair de lune joue sur l'eau.

 

Ou encore mieux, ne pas penser du tout et contempler la Grâce Divine.

 

 

Si tu fais ion travail comme une offrande que tu déposes en toute sincérité aux pieds du Divin, le travail te fera autant de bien que la méditation.

 

 

Peut-être que je me trompe en croyant que je me trouverai plus vite près de Toi en fondant mon être qu'en faisant toutes sortes de travaux et en me mêlant à toutes sortes de gens.

 

J'ai fait l'expérience moi-même qu'on peut être pleinement concentré et avoir l'union avec le Divin tout en travaillant physiquement de ses mains ;

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mais naturellement, cela demande un peu de pratique, et pour cela la chose la plus importante à éviter, ce sont les bavardages. Ce n'est pas le travail mais les bavardages qui nous éloignent du Divin.

 

 

Tout dépend, non de la chose que l'on fait mais de l'attitude qui est derrière l'action.

Si, en toute sincérité, on n'agit que pour exprimer la Volonté divine, il n'est pas d'action qui ne puisse échapper à l'égoïsme. Mais tant qu'on n'a pas atteint cette condition, il est des actions qui sont plus favorables au contact avec le Divin.

 

 

La vie yoguique ne dépend pas de ce que l'on fait, mais de comment on le fait ; je veux dire, ce n'est pas tant l'activité qui compte mais l'attitude, l'esprit dans lequel on agit. Savoir se donner entièrement et sans égoïsme en lavant la vaisselle ou en servant un dîner, vous rapproche plus du Divin que de faire ce que les hommes appellent des "grandes choses" dans un esprit de vanité et d'orgueil.

 

 

Tout d'abord, il faut savoir si ce travail peut être un moyen de me rapprocher un peu plus de Toi.

 

Ce n'est pas un travail quelconque en lui-même qui peut te rapprocher de moi. C'est l'esprit dans lequel il est fait qui est important.

 

 

Mère, quel est cet être qui reçoit de bon cœur un travail de Toi ? Quel est cet être qui T'aime ?  

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C'est la partie de ton être qui est sous l'influence du psychique et obéit à l'impulsion Divine.

 

 

Est-ce que Je Te sers de mon mieux?

 

Tu me sers de ton mieux, mais ton mieux de demain doit être mieux que ton mieux d'aujourd'hui.

 

 

Sans discipline, il est impossible de rien réaliser sur le plan physique. Si ton cœur ne voulait pas se soumettre à la stricte discipline de battre régulièrement et constamment, tu ne pourrais pas vivre sur terre.

Les grands réalisateurs ont toujours été de grands disciplinés.

 

 

Ce n'est pas qu'il manque de gens sans travail à l'Ashram ; mais ceux qui sont sans travail, c'est certainement qu'ils n'aiment pas à travailler; et à cette maladie-là il est très difficile de trouver un remède; elle s'appelle la paresse...

 

 

Le corps est naturellement flegmatique. Mais en travaillant pour Toi il cessera d'être "tamasique".

 

Oui, c'est bien ainsi que ce sera.

 

 

J'essaye toujours d'être plus soigneux, mais les choses s'abîment dans mes mains. 

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Oui, cela arrive souvent; mais il faut appeler de plus en plus de paix, et la faire entrer dans les cellules du corps; alors la suggestion de maladresse ne peut plus avoir d'effet.

 

 

Mère, X a brisé un bol en porcelaine.

 

Hier tu t'étonnais qu'elle n'ait rien cassé, naturellement aujourd'hui elle a cassé quelque chose ; c'est ainsi que les formations mentales agissent. C'est pourquoi il ne faudrait affirmer que ce que l'on veut voir se réaliser.

 

 

Il faut s'abstenir de penser à quelqu'un quand on ne peut en penser du bien.

 

7

 

Il faut trouver comment je pourrai Te consacrer cet être.

 

Garde toujours brûlant en toi le feu d'aspiration et de purification que j'y ai allumé.

 

 

Sans persévérance on n'arrive jamais à rien.

 

Ce n'est pas parce qu'une chose est difficile qu'il faut l'abandonner, au contraire, plus une chose est difficile plus on doit avoir la volonté de la réussir.

De toute chose, la plus difficile est d'amener la conscience divine dans le monde matériel. Faut-il donc abandonner l'entreprise à cause de cela ?  

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Notre chemin est très long, et il est indispensable d'avancer tranquillement sans se demander à chaque pas si on avance.

 

 

Si tu persévères tu es sûr de réussir, quant à mon aide tu peux être sûr qu'elle est toujours avec toi, et on ne fait jamais appel en vain.

 

 

Si tu en prends la résolution, ma force sera là pour seconder ton effort.

 

 

Tu aurais tort de t'agiter; rien n'est fait d'une façon arbitraire ; et les choses ne se réalisent que lorsqu'elles sont l'expression d'une vérité intérieure.

 

 

Oui, ton mental s'agite trop à propos des choses. Il fait des formations (il pense avec force : ceci doit être comme cela, cela doit etre autrement, etc.) et il s'attache sans s'en rendre compte à ses propres formations, de telle sorte que lorsqu'elles sont contredites, il en reçoit un choc, et cela lui fait mal. Il faudrait qu'il se calme et prenne l'habitude de rester tranquille.  

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Aie foi en la Grâce Divine et l'heure de la libération sera hâtée.

 

 

Il est absolument faux qu'aucune chose humaine puisse guérir un mal humain.

Seul le Divin peut guérir. C'est en Lui seul qu'il faut chercher aide et soutien, c'est en Lui seul qu'il faut mettre tout son espoir.

Bénédictions.

 

 

Tout mon pouvoir est avec toi pour t'aider ; ouvre-toi avec une calme confiance, aie foi en la Grâce Divine, et tu surmonteras toutes tes difficultés.

 

 

Ne te fais pas de mauvais sang, garde seulement toujours en toi la volonté de bien faire.

 

 

Pourquoi accepter l'idée d'être faible ? C'est cela qui est mauvais.

 

 

Oui, c'est dans une calme et patiente confiance que réside la certitude de la victoire.

 

 

La confiance en le Divin ne me manque pas, mais c'est peut-être mon ego qui dit sans cesse que je ne peux pas accomplir ce que le Divin veut de moi.  

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Oui, et dès que l'ego se soumet et abdique, cette crainte disparaît pour faire place à la calme assurance que rien n'est impossible.

 

"Tu surmonteras foutes les difficultés" — je le répète; seulement, mon être entier ne l'admet pas.

 

Si tu le répètes avec assez de constance, la partie récalcitrante finira par être convaincue.

 

 

Oui, tu as raison d'avoir de l'espoir, c'est l'espoir qui construit les avenirs heureux.

 

 

J'ai fout à fait oublié mon passé.

 

Oui, il faut oublier son passé.

 

 

Mais pourquoi tant te tourmenter? Sois tranquille, ne t'agite pas, souviens-toi que les conditions de notre vie ne sont pas tout à fait des conditions ordinaires et garde ta confiance dans le Pouvoir Divin de tout organiser et de tout faire à travers les instruments humains qui sont ouverts à Son influence. 

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Sois avec moi, Mère, sans Toi je suis faible, très faible, et peureux.

 

Il ne faut pas avoir peur, la victoire est à celui qui est sans peur ; je suis toujours avec toi pour te guider et te protéger.

 

 

Il ne faut pas avoir peur — la peur est mauvaise conseillère ; elle agit comme un aimant et attire ce que nous redoutons. Il faut au contraire garder une calme certitude que, tôt ou tard, tout ira bien.

 

 

Être pessimiste n'a jamais servi à rien qu'à attirer sur soi justement les choses que l'on redoute. Il faut, au contraire, repousser toutes les pensées pessimistes et s'obliger à ne penser qu'à ce que l'on veut qu'il arrive.

 

8

 

Ma Mère adorée, la dernière lettre de Sri Aurobindo me fait beaucoup réfléchir. Le signe le plus évident d'une action d'une force adverse —, c'est cela que je veux apprendre à voir en moi et dans les autres.

 

1er signe : On sent un éloignement vis-à-vis de Sri Aurobindo et de moi-même.

2e — On perd confiance, on commence à critiquer, on n'est pas satisfait.

3e — On se révolte et l'on sombre dans le mensonge.

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Ne t'afflige pas. Il faut toujours gagner plusieurs fois la même bataille, surtout lorsqu'elle est livrée contre les forces hostiles- C'est pourquoi il faut s'armer de patience et garder la foi dans la victoire finale.

 

 

Ma Mère bien-aimée, une force adverse peut-elle agir effectivement contre l'évolution terrestre sans prendre un être humain comme intermédiaire ?

 

Ce n'est pas impossible, mais il leur est plus facile de trouver un instrument humain.

 

 

C'est bien d'être confiant et d'avoir une foi vivante et stable. Mais en ce qui concerne les forces adverses, il est bon d'être toujours vigilant et sincère.

 

 

Mère, quelle altitude dois-je prendre vis-à-vis des femmes ? Il y a quelque partie en moi qui m'incite à m'approcher de X. Cette partie récalcitrante me le conseille en m'affirmant que c'est le meilleur moyen de surmonter une attraction, qu'elle soit petite ou grande.

 

C'est enfantin ; c'est toujours le même piège des forces adverses ; si au lieu d'exprimer leur conseil sous des formes habilement perverties, elles disaient les choses telles qu'elles sont, cela reviendrait à peu près à ceci : "Continue à boire pour cesser d'être un ivrogne" ou bien : "Continue à tuer pour cesser d'être un meurtrier" !...  

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